Ah, le siporex ! Ce béton cellulaire est souvent salué pour sa légèreté, sa simplicité d’utilisation, et ses propriétés isolantes.
Mais est-il vraiment à la hauteur de cette réputation quand on parle d’isolation thermique et phonique ? Et surtout, est-ce suffisant pour se passer d’une isolation supplémentaire ?
Si vous envisagez de construire ou de rénover avec ce matériau, voici tout ce que vous devez savoir pour éviter de grelotter en hiver ou de souffrir de la chaleur en été.
Le siporex : isolant naturel ou simple allié ?
Le siporex, grâce à sa structure alvéolaire (oui, des petites bulles d’air réparties dans le matériau), offre une isolation naturelle qui le place loin devant les matériaux traditionnels comme les parpaings ou la brique pleine.
Mais attention, tout n’est pas si simple…
Une isolation thermique intéressante
En termes d’isolation thermique, le siporex joue dans la cour des grands. Avec une conductivité thermique de 0,09 à 0,15 W/m·K, il est largement plus performant que les parpaings (environ 1 W/m·K). Cela signifie qu’il limite efficacement les échanges de chaleur entre l’intérieur et l’extérieur, ce qui en fait un bon point de départ pour des murs isolants.
Mais voilà, en construction, tout est question de contexte. Si vous habitez dans une région au climat doux, un mur en siporex d’environ 20 à 30 cm d’épaisseur peut suffire pour maintenir une température agréable.
Par contre, si vous êtes dans une région où l’hiver vous gèle les oreilles, ou si vous souhaitez construire une maison basse consommation, ses performances pourraient être insuffisantes sans renfort.
Une isolation phonique correcte
En matière d’isolation acoustique, le siporex fait aussi du bon boulot grâce à sa structure poreuse. Les bruits extérieurs, comme ceux de la circulation, sont atténués.
Mais attention : si vous avez des voisins bruyants ou que votre mur donne sur une route passante, il faudra envisager un complément d’isolation phonique pour un vrai cocon de silence.
Faut-il isoler un mur en siporex ?
La réponse dépend de votre climat, des normes thermiques en vigueur, et de vos attentes en matière de confort. Voyons cela plus en détails.
1. Dans les régions au climat doux
Si vous vivez dans une région où les écarts de température sont modérés, le siporex peut suffire à lui seul, à condition de choisir une épaisseur suffisante (au moins 25 cm).
Avec un bon enduit de façade et des fenêtres performantes, vous devriez être bien au chaud en hiver et au frais en été. Un bon compromis, non ?
2. Dans les régions froides ou avec des hivers rigoureux
Là, les choses se corsent. Même avec une épaisseur importante, le siporex seul n’est généralement pas à la hauteur des normes thermiques modernes comme la RT 2012 ou la RE 2020 en France.
Une isolation complémentaire sera alors nécessaire pour éviter que vos factures de chauffage ne s’envolent.
3. Construire ou rénover selon les normes modernes
Aujourd’hui, les réglementations imposent une maison bien isolée pour limiter la consommation énergétique.
Si vous voulez une maison économe ou passive, une isolation supplémentaire est incontournable, même avec un matériau comme le siporex.

Les solutions pour isoler un mur en siporex
Si vous devez isoler un mur en siporex, plusieurs options s’offrent à vous, selon vos priorités en termes de budget, d’espace ou d’esthétique.
1. L’isolation par l’intérieur (ITI)
C’est la solution la plus courante et souvent la moins coûteuse. Elle consiste à poser un isolant (comme de la laine de verre ou des panneaux de polystyrène) directement contre le mur en siporex, puis à installer une plaque de plâtre par-dessus.
Les avantages :
- Facile à mettre en œuvre.
- Idéal pour les rénovations rapides.
Les inconvénients :
- Réduit légèrement la surface habitable.
- Moins efficace pour éliminer les ponts thermiques (zones où la chaleur s’échappe).
2. L’isolation par l’extérieur (ITE)
Si vous préférez maximiser les performances énergétiques, l’isolation par l’extérieur est la meilleure solution.
Elle consiste à fixer un isolant directement sur la façade, que l’on recouvre ensuite d’un bardage ou d’un enduit.
Les avantages :
- Pas de perte de surface intérieure.
- Excellente efficacité contre les ponts thermiques.
- Protège le mur des intempéries.
Les inconvénients :
- Coût plus élevé.
- Travaux plus complexes, nécessitant parfois une autorisation en mairie.
3. Les enduits isolants
Une option légère et esthétique : les enduits isolants, souvent à base de chaux et de chanvre ou de billes de polystyrène. Ils apportent un petit gain d’isolation, mais attention : ils ne remplacent pas une vraie isolation dans les climats froids.
Pour qui ? Si vous cherchez à améliorer légèrement l’isolation d’un mur existant sans trop de travaux.
Isoler ou pas isoler : telle est la question !
Le siporex est un matériau naturellement isolant, mais pas magique. Si vous construisez dans une région au climat doux, il peut suffire, surtout avec une épaisseur adaptée et un bon traitement des ouvertures.
Mais dès que les températures chutent ou que les normes modernes s’invitent dans l’équation, une isolation complémentaire (intérieure ou extérieure) devient nécessaire.
Alors, faut-il isoler un mur en siporex ? Oui, si vous visez un confort optimal ou que vous habitez une région froide. Et si vous cherchez à être conforme aux exigences actuelles en matière d’efficacité énergétique, vous ne pourrez pas y couper.
Une maison bien isolée, c’est la promesse de factures allégées et d’un vrai cocon, hiver comme été. Et ça, ça n’a pas de prix !